Annales par crouton (ça n'a rien à voir même si ça parle des chiottes)
Eh bien ça c'est passé il y a déjà fort longtemps, en l'an de grâce 99 ou peut etre bien 00, je ne sais plus tellement que le démon me mélange la cervelle en me présentant sans cesse de nouvelles liqueurs à boire et des femmes volages à volager.
Bref, on étaient en campagne, engagé sans doute par un duc ou un prince quelquonque, d'ailleurs est ce que celà à une importance quelconque? Je ne le crois pas, fois de la Croûte.
Nous siégâmes au chateau Ducal de Monteguillon et fîmes moultes ripailles, en nous consacrant à notre activité à nous le mercenaires qui est la favorite, trousser le jupon de gueuse et ribaude dont ce camp était plein, lever le coude aussi vite et souvent que nous le pouvions et nous remplir le bedons aux frais du prince avec la viande qui pour une fois n'avait pas ce fumet de moisi qu'il fallait à tout prix cacher sous un tas de sel sinon elle vous retournait l'estomac. J'étais plein, je dois vous en faire aveux, la paille étant pour une fois sèche nous avions passé une bonne nuit après les festivités au chaud, bercé par le ciel étoilé et la joyeuse mélodie des cornemuses qui s'échappaient de la taverne où les convives tardifs continuaient à festoyer. Me demande même si c'est pas cette nuit là que j'ai perdu mon pucelage, mais celà sera une histoire à part que je vais vous conter dans un autre chapitres des annales qui n'ont rien avoir avec euh... vous voyez ce que je veux dire.
Bref.
Tout se passaient bien, mais le matin venu, des milliers de nains festoyant sous le crâne de votre serviteur se sont mis d'un coup à gueuller, à brailler et à insulter tout le monde. Une fois que j'ai réussi à reprendre un peu mes esprits perdus, me suis bien vite rendu compte qu'il s'agissait point des nains qui dansaient dans ma tête (ceux là je les connais bien et certains sont des amis proches depuis mon enfance) mais un chevalier hurlant le réveil sur tout le campement, donnant des ordres et distribuant des coup de pieds et taloches à tout va.
La première de votre humble serviteur réaction fut de sauter sur mes dagues, et ainsi protéger avec le fer rouillé de mes armes le sommeil de ma mie, mais bien vite me suis aperçu qu'elle n'était plus là, et que ses pieds dépassaient de la couche d'un autre compaing. Celà m'a valu tout de même un bref moment de dépit, et m'a permis de point égorger le chevalier braillard sur le champ ce qui m'aurait sans aucun doute condamné à une mort certaine de la main de ses soudards.
Cette arrogance ne pouvaient pas rester impunie malgré tout, alors moi et quelques autres compaings de plus braves et des plus valeureux mercenaires qui m'ait été donné de connaitre (mais de ceux également qui ont le réveil grognon) nous nous sommes réunis le soir et avons décidé de venger notre sommeil des justes en lui jouant un tour à notre façon.
Dans les conjurés il y avait moi, Gonfrontin qui était notre cannonier en chef (bien qu'il n'ait jamais eu de canon), Goupil (qui s'égosille sur toutes les injustices de notre monde dès qu'il le peut), Padma, sans doute l'écorcheur le plus sournois qui m'ait été donné de connaître, Lisette, à l'époque jeune fille innocente et fraîche mais qui bien vite l'est devenue beaucoup moins (je parle de son innocence) et quelques autres dont je me souviens plus.
Nous avons pas mis bien longtemps à décider d'un plan à suivre, et j'étais tiré à la courte paille pour son exécutions, mes compaings devant surveiller le terrain et assommer un éventuel badaud en vadrouille. Moi, la nuit venue, j'escaladais l'échaffaudage branlant qui soutenait la muraille en construction du château, afin de m'émparer de la bannière fière et clinquante du chevalier. Juste quand je tendais la main pour m'en emparer deux hallabardiers déboulèrent, mais étant connu pour ma discrétion je me suis fait invisible, et en invoquant le nom de la sainte Marie Vièrge, j'ai pu retenir ma respiration qu'ils n'ont du coup point ouïe.
Une fois le danger passé, je descendit la bannière et avec les compaings nous allâmes la ficher dans le toit de la cabane qui servait de latrines au camp de gueux et des ribaudes que nous étions. Ainsi le fagnon se déploya avec force et fiérté sur un tas de fiente et de merde mais dont l'odeur bien que commune et roturière est sans aucun doute comparable à celle de la sainte crotte de sa seigneurie.
Ce haut fait d'armes de votre fidèle compagnon fut répété et raconté mais ce que les gens oublient souvent de dire et taisent sournoisement ce que la suite fut moins drôle certes. En effet, lors de la dite escalade périlleuse, où j'ai failli me rompre le cou à bien de reprises, j'avais oublié un gant, que Môma a brodé avec mes initiales avec du fil écarlate. Le chevalier, au matin fit une rapide enquête, et bien sûr le nom de votre serviteur fut mentionné, ce qui m'a vallu pour finir 20 coups de badines dans le fessier et une corvée de latrines de deux mois.
A vôtre santé compaings et n'oubliez pas le brave gars Croûton !!!